Retour ou maintien au travail

Rôle | Le travailleur (salarié, indépendant, en recherche
Au centre de la question du retour au travail après un cancer, se trouve le travailleur/chercheur d'emploi/indépendant lui-même, càd vous. Le retour au travail participe à votre processus de "guérison", de retour à la vie. En effet, la société a une vision très (trop) binaire. Nous sommes actifs ou inactifs. Or ce n'est pas parce que nous sommes en incapacité de travail, que nous ne faisons rien. Par ailleurs, pour le travailleur qui a été "le patient" (celui qui subit") participer activement à son retour au travail, fait partie de son processus d'empowerment (ou retour à son autonomie). C'est important également quevous vous considériez comme un acteur plein et entier du processus, co-responsable des décisions prises à votre égard, afin d'éviter de sombrer dans un système victimisant et déresponsabilisant qui ne serait constructif pour personne. En ce sens, vous êtes le mieux placer pour penser les aménagements raisonnables par exemple (voir aussi la rubrique médecin du travail et coach). 

De plus, comme toute personne ayant vécu l'expérience traumatique du cancer, vous avez développé des compétences pour faire face à l'épreuve et vous avez découvert des ressources insoupçonnées (peut-être qu'un coach pourra vous aider à les nommer). Autant d'atout que vous gagnez à valoriser également dans la sphère professionnelle. 

Quand intervient-il ?

  • Dès l'annonce du diagnostic, du moins dans la théorie, car dans la pratique il est très compliqué de penser à autre chose que ce qui lui arrive à ce moment là. C'est aux professionnels qui l'entoure de vous informer (avec bienveillance) et de vous donner les contacts nécessaires pour préparer le retour au travail, ou du moins l'intégrer à votre parcours de soin. 
  • Quand vous vous sentez prêt. C'est évidemment délicat de poser un moment T sur ce mot "prête". Dans les faits, beaucoup de gens pensent se sentir prêts et vont droit dans le mur, à l'opposé, à force d'attendre, certains sont plus anxieux du retour à la vie professionnelle qu'il le postpose plus que de raison. C'est pourquoi, se faire accompagner dans sa réflexion et le bilan de ses capacités reste extrêmement important. 
  • Evaluation de vos besoins. Personne d'autre que vous n'est dans votre corps, ni dans votre tête. C'est donc vous seul l'expert de votre état. Guidé éventuellement par un professionnel (erothérapeute, psychologue, assistant social...) vous pourrez communiquer vos capacités restantes pour permettre d'évaluer dans quelle mesure des aménagements seraient éventuellement nécessaire (temporairement ou définitivement). 
  • Evaluations du retour au travail. Il est important de faire des évaluation régulières et donner des feedback constructifs (càd une analyse de la situation). De cette manière, si des ajustements sont nécessaires, ils pourront être fait à temps et éviter une situation sans retour en arrière possible. Réajuster les conditions du retour au travail n'a rien d'anormal. Il n'existe pas de guide de solutions prêtes-à-porter. Comme pour le sur-mesure, il faudra retailler en fonction de la réalité. 

Conseils coach

  • Prenez le temps de récupérer après les traitements. Le cancer, ce n’est pas une grosse grippe. Avant de retravailler, prenez le temps de prendre soin de vous. Votre corps et votre esprit doivent encaisser le traumatisme subit !
  • Échangez avec votre médecin à propos des effets secondaire. Fatigue intense, troubles de la mémoire, douleurs, nausées ... autant de tracas qui peuvent perdurer des mois après la fin des traitements. Le savoir, c’est aussi pouvoir prendre les devants et choisir les soins de support adaptés pour diminuer ces effets indésirables.
  • Favorisez la communication avec votre employeur et vos collègues. Plus l’absence est longue, plus le risque d’être "oublié" augmente ; c’est le phénomène du fade-out. Maintenir la communication avec votre milieu professionnel durant les traitements, tout en trouvant la juste distance, facilite la réinsertion. 
  • Pratiquez la méditation ou la pleine conscience. Il est prouvé que ces techniques de relaxation ont de multiples effets bénéfiques, tant physiques que psychologiques. Par exemple, améliorer la mémoire ou atténuer les douleurs et la fatigue.
  • Allégez vos tâches domestiques. Au moment de retrouver votre lieu de travail, votre esprit aura besoin de pouvoir se focaliser sur cette étape importante. Essayez de déléguer un maximum les tâches domestiques, cela vous aidera à diminuer le stress lié à cette transition.
  • Essayez la technique du "bullet journal". Il s’agit d’une forme agenda qui regroupe tous les événements de votre vie et laisse libre cours à votre créativité. Il permet d’avoir une vue d’ensemble de votre emploi du temps et de mieux définir des priorités (prévoyez-y des moments pour vous ressourcer). 
  • Acceptez de devoir vous adapter… Ce n’est plus comme avant, c’est autrement. Certes, il y a un deuil de la vie d’avant, mais toute fin implique un nouveau commencement. Voyez-le comme une opportunité d’écrire une nouvelle page de votre vie. 
  • Valorisez votre expérience de la vie.  Votre cancer peut être une "valeur ajoutée". Dressez une liste de ce pour quoi vous êtes reconnaissant et les ressources que vous avez développées face à l’épreuve. Elle vous aidera à renforcer votre confiance et votre estime de vous ! Selon le baromètre de l'association française "Cancer @work", pour 2 salariés sur 5 ayant eu un cancer, la maladie a révélée des qualités et des compétences valorisables sur le plan professionnel !  
  • Ne vous surestimez pas. Le risque de dépression dû à un retour trop rapide existe. Vouloir allez "plus vite que la musique" pourrait vous desservir. 
  • Ne vous sous-estimez pas. Vous avez traversé une tempête, vous êtes incroyable !   
  • Prenez le temps de récupérer après les traitements. Le cancer, ce n’est pas une grosse grippe. Avant de retravailler, prenez le temps de prendre soin de vous. Votre corps et votre esprit doivent encaisser le traumatisme subit !
  • Échangez avec votre médecin à propos des effets secondaire. Fatigue intense, troubles de la mémoire, douleurs, nausées ... autant de tracas qui peuvent perdurer des mois après la fin des traitements. Le savoir, c’est aussi pouvoir prendre les devants et choisir les soins de support adaptés pour diminuer ces effets indésirables.
  • Si besoin, faites vous accompagner (psychologue, coach...) pour traverser plus sereinement cette transition.